La théorie de la croissance, en VO (version française) + notes complémentaires en fin d'article

Publié le par whybec

Le gouvernement et l'opposition s'accordent tous les deux pour constater l'évidence : un pouvoir d'achat en chute libre !

Pour répondre à cela, le gouvernement propose une théorie, appelons la, « la théorie de la croissance ».


La théorie de la croissance est une théorie défendable, puisque, en principe du moins, elle possède ses arguments. Pour les présenter, le gouvernement français ne va pourtant pas au delà de 2 phrases :

- « travaillez plus pour gagner plus »
- « relancer la croissance pour un meilleur pouvoir d'achat »

Débrouillez vous avec cela.

En effet, quand on voit l'opposition argumenter ses autres choix, j'entends souvent « on ne comprend rien ». Pourtant, il me semble que les choses sont plutôt simples, logiques, et propose d'avantage de « mots » que les deux phrases génériques du gouvernement. Ce qui manque à ces phrases, ce sont les articulations logiques entre elles.

Mais peut-être cela reflète t-il la « petite » capacité d'écoute de l'audimat français. Possible. Mais devant un appauvrissement général, j'ose espérer que leur habitude à entendre et à écouter peut évoluer.

Le gouvernement semble vendre son programme économique comme on vend une marque de lessive, avec un matraquage maximal de deux phrases tout au plus, répétées en boucle, pour que chacun puisse les avoir en tête.

Ainsi, dans une vidéo avec Doc Gynéco sur le plateau de « on a tout essayé », Véronique Genet défend la théorie de la droite, en « expliquant » :

« la droite propose de relancer la croissance pour résoudre le problème du pouvoir d'achat ».

Vous n'en saurez pas plus. Bref, vous n'en saurez pas d'avantage que ce que elle-même semble avoir compris ... c'est à dire, pas grand chose !


Relancer la croissance, pourtant, cela se tient. La croissance, de façon simplifiée, est entre autre un résultat engendré par la consommation des français, bref, leurs achats.

Hem hem... premier « doute » : comment demander aux français d'acheter plus, quand justement, le pouvoir d'achat est faible ? Alors on « suppose » une stratégie finement élaborée. A ces premières interrogations, le gouvernement répond simplement :

« oui mais c'est une stratégie sur le long terme ». No comment' !

En effet, si les français achètent plus, une nécessité de produire d'avantage se créée, et donc, des emplois en plus, des heures supplémentaires, et au final, de meilleurs revenus, soit un pouvoir d'achat en hausse.

C'est valable, à condition de plusieurs choses :

1) que les français achètent effectivement d'avantage
2) que les bénéfices servent bel et bien à générer des emplois et des heures supplémentaires
3) que les bénéfices soient réellement réinvestis sur le territoire, et que les réformes n'aillent pas dans le sens de la dévalorisation des salaires et du nombre des emplois.


Pour le premier point, le gouvernement fait l'autruche, et préfère multiplier les périodes de soldes, pour inciter les achats. Il ne prévoit pas de diminuer les impôts des français majoritaires dans ce pays, ou bien de revaloriser leur salaire. Il ne prévoit pas non plus d'obliger les entreprises, au moins celles qui tireraient un bénéfice supplémentaire, de proposer des heures supplémentaires. Curieux discours que la réponse apportée par la président mardi 8 janvier :

« je ne suis pas là pour obliger le patronat à quoique ce soit. »

Dur à entendre quand il s'agit là de la parole de l'investigateur des interdictions en tout genre, des contrôles à tout va ...


Alors je pense qu'il ne faut pas être sorti de la cuisse de Jupiter pour comprendre que consommer d'avantage va être, très, mais alors, très difficile dans ces conditions ...

A cela s'ajoute une série de mesures fort dangereuses pour le pouvoir d'achat :

En effet, le gouvernement en campagne s'était entre autre basé sur « les énormes bénéfices » engendrés par la politique économique des années précédentes. Point barre, pas plus d'explication. Un argument succédé de chiffres monstrueux en matière de bénéfices. Puis, dans un tour de passe-passe rhétorique fabuleux, le représentant du futur gouvernement enchaînait rapidement sur les problèmes de sécurité en banlieue ou sur les réformes des services publics ... Mais malgré des approfondissements contournés, on peut se poser la question suivante : comment expliquer ces énormes bénéfices, et un pouvoir d'achat en chute libre ?

- délocalisation
- non répartition des bénéfices

Le constat est que si bénéfices il y a eut, ils ne sont pas retombés sur l'ensemble du territoire.

Alors le gouvernement actuel compterait-il changer de tactique pour que ces fameux chiffres retombent enfin sur le pouvoir d'achat ? On peut en douter ...

Des réformes qui vont certes dans le sens du « travailler d'avantage », mais pas en terme d'heures supplémentaires, non, en terme de durée de travail sur la vie des travailleurs ... De nouvelles taxes pour le printemps, et des prix de consommation qui flambent ... Un sacré contre-sens pour une théorie qui pourrait se tenir si ... si de l'autre côté, on opère d'une part des mesures qui obligent les « distributeurs » d'heures supplémentaires à en donner, si on tente d'alléger les impôts des foyers au pouvoir d'achat les plus faibles, si on met en place des mesures qui freinent les délocalisations, si on opère quelques réformes bancaires pour la création d'entreprise, si on met en place des gardes fous pour éviter la flambée des prix, limitant ainsi les marges de bénéfices des grosses firmes ... comme l'essence ... au hasard .. ou les loyers !

Aucune mesure n'est prise pour rendre cette théorie cohérente et efficace. Ce qui est à craindre, c'est que dans 4 ans et demi, le gouvernement distribue quelques mesures au dernier moment, l'histoire de dire que le fruit semé commence à montrer son nez ... et que ce gouvernement remette le couvert pour 5 autres années. Voilà déjà une récitation racontée avant campagne... Depuis, aucun changement. Enfin si, une France tirée vers le bas.


Par contre, ce que nous pouvons remarquer, c'est que si les gros industriels ont fait des bénéfices, ils continuent très fortement à en faire, en effet, depuis quelques mois ... Forcément : quand un foyer se voit obliger de dépenser plus du fait d'une hausse de prix, son argent passe bien quelque part. Il ne faut pas non plus être Einstein pour comprendre que ce sont ces grosses industries qui profitent de la hausse. D'autant plus que oh surprise, le gouvernement semble largement encourager le phénomène par une série de mesures favorisant les cadeaux fiscaux des grosses fortunes, par une politique ultra libérale, qui donne le droit à l'Etat d'entrer dans une danse de puissants conflits d'intérêts ... investissements peu légitimes, voire frauduleux, au profit de ces mêmes industries !

Curieuse façon de gérer un état, quand on sait bien entendu, que l'argent des dépenses de l'Etat n'est rien d'autre que l'argent des français ...

En matière de mise en pratique ubuesque, nous assistons depuis l'arrivée du nouveau président, à une volonté de privatisation des services publics.

Les services publics, c'est la garantie de services qui ne basent pas son existence sur la recherche de profits. C'est donc pour cela que leurs coûts restent relativement stables. Seulement, si les français pestent parce qu'il s'agit également de leurs impôts, ils ne semblent pas comprendre que ces services ont été créés pour justement, limiter une partie de leurs dépenses. Une privatisation de ces structures engendrera forcément une flambée des coûts de ces prestations. Ce que ne semble pas non plus comprendre le contribuable, c'est que en plus, ses impôts ne seront en rien diminués !

Par contre, une privatisation se fait par le rachat d'une structure publique, sous forme de parts, d'actions ... et là encore, les mêmes industriels sont déjà au rendez-vous ... pensez donc à EDF – GDF !


Au final, la grande théorie de l'augmentation de la croissance rime, en France, avec une hausse du coût de la vie des français, une hausse orchestrée par l'Etat, et uniquement mis au service d'industriels.

Et pour le petit supplément d'information, ces industriels sont entre autre, la famille du président, ses amis d'enfance, et son sponsor estival ...



NOTES 1

La première note concernera la privatisation.

Sarko a annoncé la suppression de toutes les publicités sur les chaînes publiques, pour faire "un grand programme culturel". Manoeuvre que l'on ne peut même pas qualifier d'habile :

Ceci fait partie de réponses "à côté du sujet" qu'apporte le gouvernement aux questions auxquelles il ne souhaite pas répondre. Reprenons cet exemple :


- comment comptez vous améliorer le pouvoir d'achat ?
- en relançant la croissance.
- expliquez nous la logique de votre raisonnement
- ce sera sur du long terme

... Bref, on reste dans le sujet, mais on n'apporte pas de réponse. Là aussi, au problème de la main mise sur les médias par les groupes industriels, le président répond à côté. La réponse enferme, par le procédé, les inquiétudes dans un piège. En effet, que ce passera t-il sans publicité ? Certainement pas une programmation au service de la culture, étant donné que cela ne change en rien le problème de la programmation, des censures etc ... ni surtout du fait que les dirigeants restent les amis du président...

Mais par contre, ce sont des chaînes qui se trouveront forcément vite en difficulté financière ... A cela, le gouvernement apportera son éternelle solution, pour ne pas dire que le gouvernement atteindra là l'objectif souhaité : privatiser les chaînes publiques et accroître encore d'avantage son pouvoir sur les médias !



NOTES 2

La deuxième note relatera du rapport de la croissance, mené par Jacques Attali.

Jacques Attali propose, dans son rapport pour relancer la croissance, la disparition des départements, et de faire appel massivement à l'immigration. Vous l'aurez compris, considérer les immigrés commme étant les responsables de nos problèmes d'emploi et de la dévalorisation des salaires, est la solution qu'apporte, en parallèle de ces mesures, le gouvernement pour défouler le mécontentement de la masse populaire. Mais il est claire que ce rapport est accablant en ce qui concerne le faible taux de croissance en France.

Mais quelles autres propositions possibles quand un gouvernement ne manifeste aucun intérêt pour la qualité de vie des français ? Et quand bien même la croisance relancée, que se passera t-il quand les immigrés auront fini avec leurs "obligations", à savoir, faire des enfants et occuper des emplois difficiles en étant sous payés ? On fera appel à la xenophobie, on ressortira les descendants des générations coloniales, Le Pen, tout en dénnonçant et "recadrant" ses excés totalitaristes, pour récupérer son électorat. Ainsi, l'immigrétion sert de façon trés sournoise, à relancer une masse électorale insatisfaite, prédisposée à être attirée vers le radicalisme, et surtout, incapable d'une lucidité et d'une "juste" évaluation de ce qu'il se passe. L'immigration se trouve donc être instrumentalisée et exploitée jusqu'au moindre recoin ...

Les premièrs responsables de cette situation sont bien les gouvernements précédents, qui ont préféré ménager le confort des industries. Des industries qui n'ont apporté ni emplois, ni hausse de salaire, et qui ont bien souvent délocaliser et supprimer des emplois pour accroitre leur croissance. Le gouvernement actuel, qui promettait "le changement", a surtout établi des réformes bidons, pour occuper les médias et les français. Des réfomes encore trés coûteuses, inutiles, et qui auront pour second effet de faire flamber à nouveau le coût de la vie.

Je crois que c'est à nous d'exiger une nouvelle élection, ou des mesures prioritaires pour revaloriser les salaires, favoriser réellement les créations d'entreprise, et mettre fin au raquête du gouvernement. Un raquête qui lui permet de passer des commandes pour satisfaire les financeurs d'un partie politique, l'UMP, qui représente aujourd'hui la corruption, la ruine d'un état, l'autocratie, et surtout, le mépris de la France.

A venir ... l'autre théorie, celle de l'opposition ...


Publié dans Du politique

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