INTO THE WILD : un chef d'oeuvre !

Publié le par whybec

Bande originale (site du film) :

http://www.intothewild-lefilm.com/

Critiques :

http://www.premiere.fr/premiere/cinema/films-et-seances/sorties-cinema/(date)/2008-01-09?dinsight=1890&kwsl=12915406&gclid=CIKDjs228JACFRNTZwod0EZUwA


Un film qui colle à la peau même longtemps après l'avoir vu.

Une histoire vraie qui donne envie de lire le livre, juste pour en « voir » plus. L'histoire d'un jeune type venant d'empocher son diplôme, pourtant poussé à partir par un amas de « mensonges » entassés dans son jeune grenier de vie. Il va laisser derrière lui ce « qu'il aurait du être ».


Christopher, authentique, comme un vieil homme qui détiendrait déjà tellement de savoir, avec ce cœur d'enfant, bras ouvert à l'aventure, qu'elle soit humaine ou « naturelle ». Chris semble laisser sur son passage une trace palpable, entre un coup de griffe et caresse. Dans la salle, après le film, une vive émotion. Nous étions plusieurs à avoir du mal à lever nos fesses des sièges.

L'impression d'en tirer une leçon, oui, mais laquelle. On aurait presque voulu lui dire que la limite était là, qu'il est homme et ne peut renoncer à sa nature. Le sentiment que la nature lui a ouvert tant les bras, qu'il n'a pas pu faire demi-tour. Peut-être coincé entre amour et aversion de son propre genre, l'humain, il remet toujours à plus tard cette "obligation" de trajet inversé, juqsu'à l'impossible retour.


On aurait voulu lui dire. Mais comme un parchemin tant recherché, qui se déroule enfin devant nos yeux, racontant le voyage que jamais nous n'oserons, je crois que personne n'avait envie qu'il fasse demi tour. Je crois que quelques uns d'entre nous avions envie qu'il accomplisse le « voyage » : celui que nous avons peut-être imaginé, désiré, dessiné, parfois frôlé, mais jamais fait. Celui de la totale liberté. Chris ne semble pas chercher le bonheur, il le vit. Il semble cependant d'avantage vouloir le définir, l'identifier, voir son visage, pour ne plus jamais « devoir le chercher ». Il y parviendra d'ailleurs.

Tout au long de son parcours, il va donner bien plus que ce qu'il aurait pu donner dans sa vie, l'autre, celle que la société avait tracée pour lui. Il a changé la vie de quelques personnes qui ont bien voulu s'arrêter sur sa route. Une des choses qui caractérise le plus son voyage, c'est bien celle de ne pas avoir forcé les événements, et de prendre ce et ceux qui se sont présentés à lui.


Sean Penn montre là tout un talent de réalisateur, un talent « de fond » et « de forme », un talent personnel.

Images superbes, un rythme à la hauteur des personnages, authentique, vivant. Sean Penn a retranscrit dans ces images un récit autobiographique, écrit au fur et à mesure du voyage de Chris. Un récit qu'il a mêlé à celui de sa sœur, qui apporte elle la pierre « explicative » du choix de son frère, une autre lecture de l'histoire, une autre écriture aussi, sans pour autant juger Chris, ou lui en vouloir.

On connaissait Sean Penn dans sa matière « sans concession », donnant du relief à quelques destins ordinaires, dans tout ce qu'ils ont de dramatiques, cyniques, molestés par l'injustice, le jugement, la bonne conscience collective d'une société, d'abord madone nourricière, puis meurtrière de ces vies brisées.


Ce film, son esthétisme, ses images, révèlent la volupté de ce qui envahit parfois nos cages thoraciques, quand les poumons se gonflent, cette émotion si vive, ce sentiment de liberté, totale.


Publié dans De la détente

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