Pour ceux qui n'auraient pas vu ...

Il y a l'humoriste Dieudonné, la bête à abattre des bonnes figures pensantes ... ce que je crois avoir compris du contenu de son combat, je ne pense pas être en désaccord, bien au contraire ! La méthode et ce à quoi, ou à qui il s'attaque pour porter "la parole du silence", avec cela, je me sens parfois choquée ... et pourtant, des fois, je pense avoir un truc qui ressemble à une colère devant une "injustice" : un déséquilibre quant aux reconnaissances des génocides. D'autant plus que la reconnaissance est bien reconnue comme étant le seul point de départ possible à la criminalisation des questions d'esclavagisme, ou de tout autre crime contre l'humanité. Les juifs l'ont eu cette reconnaissance, et il ne me semble pas que les survivants de la Shoah ait eu à lutter comme d'autres peuples ou minorités le font encore, pour des crimes soit plus anciens, soit toujours d'actualité.

Ce que fait aujourd'hui Israël est à mes yeux un crime contre l'humanité, étant donné la démesure de représailles, représailles qui font suite à une colonisation organisée par l'Occident, une honte. En effet, on peut se dire que tant que la reconnaissance n'est pas, le crime n'est pas non plus.

Les populations arabes ou noires n'ont pas eu de la même façon ce "statut" de victime, officielle, aucune "grande célébration", aucun grand effort de mémoire, et les images ont d'avantage rejoints les musées que les reportages quant à l'esclavagisme, rien n'a été organisé à la mesure de la Shoah. On parle encore de la guerre d'Algérie comme étant un conflit interne. A mes yeux, c'est une honte.

Alors, monter Dieudonné comme étant la bête à abattre, j'ai du mal ... il fait remonter ces questions, ces (et ses) blessures qui existeront toujours, parce que ces colonisations ont laissé une injure derrière elle. Des injures que l'on tait, que l'on enjambe, que l'on ignore, qui dérangent : celles que beaucoup de gens de "race" blanche ont de considérer les gens dits "de couleur" comme étant au bas mot, différents, pour ne pas dire, "inférieurs". Cela n'est plus pour le peuple juif, parfois même, et depuis la présidence de notre Sarkonapoléon, nous pourrions presque penser l'inverse.

On pourrait croire que certains propos tenus dans ce reportage viennent d'un autre temps ... et pourtant ... et si de telles pensée existent, elles sont portées par le silence d'une non reconnaissance ... de la non condamnation de ces paroles. S'il avait été question de juifs, ces paroliers auraient été condamnés pour négationnisme.

Quand on entend aussi ces bananiers minimiser les effets des pesticides sur la santé publique, ces espèces de criminels qui sourient avec une tape dans le dos en invitant l'interlocuteur venir profiter de la belle nature, vous n'imaginez pas la ressemblance avec les agris de l'intensif en métropole. Quand on voit leur mine joviale rassurante affirmant que "maintenant ce n'est pas pareil, on est encadré, tout est "normatifié" blablabla ... ce "dormez les petits, et qu'importe si vous en crevez, nous, on compte les billets !"

Et ces mêmes types feront des commentaires sur ce reportage en disant "oui mais ici, c'est pas pareil !".