Arrêt sur Images continue
La télévision peut-elle accepter que soit critiqué, dans un documentaire, un annonceur important ?
Cela vous a peut-être échappé, mais une guerre du camembert a fait rage dans les coulisses de France télévisions, pendant les fêtes de fin d'année.
Après une mémorable colère d'un responsable du groupe fromager Lactalis (Lepetit, Lanquetôt, Président, Société, etc), une émission de France 3, "On peut toujours s'entendre", a été déprogrammée par France 3, puis reprogrammée par les grands chefs de France télévisions, devant la crainte du ridicule.
Nous vous en avions parlé ici-même.
Quelques jours plus tard, France 3 aggravait son cas en diffusant en prime time "Ces fromages qu'on assassine", enquête très critique sur les fromages industriels, qui a déclenché la colère du groupe agro-alimentaire Lactalis.
C'est ce sujet que nous avons choisi pour notre premier débat. Au delà du fromage, il s'agit bien entendu d'un thème qui ira droit au coeur de bien des @sinautes : la liberté de la presse vis-à-vis des puissances économiques, souvent bien plus interventionnistes que le pouvoir politique.
La diffusion, par France 3, de cette enquête, marque une réelle liberté du groupe public vis-à-vis d'un annonceur important. Mais la nervosité ayant entouré cette diffusion montre aussi la haute sensibilité du sujet.
Pour votre confort, notre débat a été divisé en sept actes.
Ces fromages qu'on assassine. France 3 - 26 décembre 2007. Un film de Joël Santoni et Jean-Charles Deniau, avec Perico Légasse et Erik Svensson.
Où se trouvent exposés les termes du débat. Et où se trouve dévoilé notre nouveau (et sublime) décor, composé de tous les mots de soutien de nos abonnés. Pour retrouver notre émission, c'est juste en face. |
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Acte II Pas d'inquiétude le débat est garanti 0% complaisance | |
Acte III
Périco Légasse a-t-il tourné un "western", avec bons et méchants, comme l'accuse Elisabeth Lévy ? Pourtant, Lactalis avait longuement fait visiter l'usine de camembert à l'équipe de Périco Légasse. Attention, mettez vos masques et coiffez vos charlottes, la visite de l'usine.. ... c'est par là | |
Acte IV Le camembert au lait cru n'est pas dangereux :voilà une vérité comestible àla télévision. Mais "Ces fromages qu'on assassine" allait plus loin. L'enquête insinuait que le lait pasteurisé pouvait être... lui-même plus dangereux que le lait cru. Passage coupé juste avant la diffusion sur France 3, raconte Périco Légasse. Dans cet acte IV, vous apprendrez aussi comment la phrase fatidique "tu n'iras pas à Cambremer", a provoqué la rupture entre Légasse et Jean-Pierre Coffe. Et l'internaute captivé par les informations people apprendra aussi qu'Elisabeth n'aime pas le fromage (elle aurait pu le dire avant) | |
Acte V Le redoutable Périco Légasse ne s'en est pas seulement pris à Lactalis. Il se permet aussi de cuisiner une publicitaire de Lactalis : comment "vendre" la sortie de l'AOC du camembert Lepetit ? Il la cuisine si bien que la jeune femme, poussée à bout, ordonne "coupez !" Mais France 3 a coupé ce "coupez" Si vous voulez entendre le "coupez" coupé par France 3.. | |
Acte VI Où Périco Légasse fait pleurer un producteur de fromage de chèvre. Où son producteur (de télé) lui reproche de ne pas l'avoir fait assez pleurer. Et où Elisabeth propose de quadrupler la redevance télé (est-ce bien raisonnable ?) | |
Acte VII Ce n'est pas la première fois que les marques démontrent leur pouvoir de nuisance dans les médias en général, et à la télé en particulier. Nous avions consacré une ancienne émission d'Arrêt sur images à la pleutrerie des chaines françaises à propos des marques, en comparaison avec la hardiesse de la télévision suisse romande. On a aujourd'hui le droit de dire que certains fromages sont sans goût. Mais on n'a pas le droit de rappeler que certaines crêmes hydratantes peuvent abimer la peau. Si vous voulez (re) voir le morceau de bravoure de la Périco Légasse des crêmes hydratantes, dans la chronique qui devait entrainer la mort de sa rubrique... ... c'est là | |