Adoption HOMO

Publié le par whybec

En réponse à cet article, et ses commentaires :

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/polemique-sur-l-adoption-par-des-64783

Mon prof de philo disait toujours : "à chaque exemple, il existe 10 contre exemples" ! Un enfant adopté, par définition, ne vivra pas avec ses parents géniteurs. Ce monsieur parle de "couple" homo, certes, moins "normal" qu'un couple hétéro. Qu'il m’explique alors ce qu'il pense des personnes célibataires, à qui on confie des adoptions, puisque eux ont le droit d'adopter.

 

Statistiquement parlant, puisque l'on parle de "normalité", parlons d'Amour et de "capacité" à élever. Combien d'enfants sur cette planète seront mal aimés dans un hétéro-land qui se pose comme étant un résultat de la nature, ne serait-ce que par le simple fait qu'ils soient issus d'un "accident" ? Combien de drames, combien de femme seule, que Monsieur n’avait envisagé comme étant « mère de son enfant », combien de gosses laissés à la démerde parce que 2 parents divorcés, parce que maman travaille trop tard, parce que papa est au bistrot, ou qu’il l’a oublié sur le trotoire de l’école. Combien de mauvais traitements, physiques, mentales, de viols, d’incestes etc etc … Pensez-vous que le modèle « hétéro » soit une référence ? Il n’y pas de famille parfaite. Mais oui, on ne naît pas tous avec les mêmes donnes de départ, et ce n’est pas en jugeant, en émettant des théories toutes plus contestables les unes que les autres, à commencer par l’argument de la « nature » (vous avez très certainement dû louper sur Arte tous les rushs des reporters animaliers qui s’accordent à dire que l’homosexualité existe chez les animaux), que vous contribuerez au bien-être de ces enfants. La différence, c’est d’abord vous qui la faite, vous êtes ces préjugés, ces critiques, ces mises à l’écart. Oseriez-vous prétendre que vous autorisez vos enfants à jouer le mercredi après midi avec des enfants d’homos ???? Comme s'il s'agissait d'enfants « normaux ». J’en doute fort … Comment parler de nature à une époque où vos enfants peut-être seront atteints d’une maladie absurde, quand leurs parents les auront nourri avec de la viande de ruminent mangeant leur propre cadavre … !!!!

 

Ce monsieur parle "des papas pauvres qui n'ont pas les moyens de reprendre leur enfant". Il s’agit d’une terrible confusion !  Pour ADOPTER un enfant, il doit être déclaré abandonné. Ne pas confondre adoption et famille d'accueil. Et puis, puisque l'on reste toujours dans les statistiques, on enregistre moins de viol, d'affaire de violence, de crime et je ne sais encore, chez les couples homos. Pourquoi ? Peut être déjà parce que n'ayant pas les mêmes droits, ils ne sont pas tenus dans des rapports insupportables, parce liés par le mariage, le fric, le qu'en dira t-on, où les enfants servent souvent de prétexte à ne pas assumer un manque de courage. Combien de femmes se font hospitaliser sous les coups de leur mari, ou meurent même ? Une minorité me diriez-vous ? Elles sont encore plus nombreuses que ce qu’ on compte d’homos, officiellement, en France !!! Bel exemple d’éducation, et loin d’être marginale ! Le nombre de couples hétéros qui s'obligent à subir une vie de couple, une vie de famille, qui ne fera que marquer leur enfant ... Le premier critère qui doit être, à mon sens, entre un parent référent, et pas forcément « géniteur », et un enfant, c’est l’amour, le respect de soi et celui de l’autre. Cela ne se règle pas à coup de répartition entre testostérone et œstrogène.

Vous spéculez sur l’inconnu, et ce n’est pas parce que l’on a un membre de sa famille ou un ami gay ou lesbienne, que l’on ne tient pas des propos qui relèvent d’abord de la peur de l’autre, comme n’importe quelle  peur de ce que l’on ne connaît pas. Que dire alors de toutes ces femmes qui ont élevé leur enfant en famille, avec soeur ou grand mère durant la guerre, les pères étant absents ou morts ? La différence se fait-elle parce qu'il s'agit de 2 femmes qui couchent ensembles ? L'acte sexuel n'est pas forcément un acte de reproduction, mais d'amour ! Et pour ceux qui l'oublient, sachez qu'il est sans doute plus "sain" de dissocier la vie de son couple et celle de ses enfants. La notion de famille est avant toute chose, des liens humains qui eux, se fichent bien du sexe. Le reste, la projection de ce que peuvent faire 2 hommes ou 2 femmes, appartient à ce couple, et pas à ses voisins. Qui aurait ici l'idée de rencenser les pratiques sexuelles d'un couple hétéro ? Quant aux preuves d'amour qui unie la plupart des couples, dits "normaux", croyez moi, ils sont rares ! Et c'est donc cela que l'on donne en exemple aux enfants ? Belle "normalité" ...

Ces 2 femmes se sont battues 15 ANS pour avoir un enfant, qui d’entre vous pourraient prétendre autant de désir, autant d’amour au sein du couple, autant d'amour envers cet enfant ? Pas grand monde. Plus surprenant, ces 2 femmes sont toujours ensembles, combien de couple aurait tenu, quand on sait si « facile » de changer de partenaire pour « se reproduire », quand on est hétéro ? Combien d'ommes plus âgés quittent leur femme pour plus jeune, et font des enfants ? Belle normalité ! Combien de couple se brise devant la difficulté à avoir des enfants ? N’est ce pas une belle preuve d’amour et de solidité, toutes ces années à se battre pour avoir un enfant, et agrandir leur famille ? Si pas, comment appelez-vous cela ?

 

Prenons un autre argument cité : quand ce monsieur prend l'exemple des paternités obligées, il oublie les millions de bébés éprouvettes, d'enfants issus de don de sperme pour un couple hétéro en incapacité à avoir des enfants ... un "hétéro land" moderne ... quand ça l’arrange !

 

Que dirait alors ce monsieur s'il s'agissait, en France, de l'adoption d'un enfant "blanc" par un couple métisse, ou "pire" je suppose, des personnes de couleur ! Là aussi, on est aussi loin de la norme "naturel" ! « Ah mais ce n'est pas pareil » me diront les braves gens ... et pourtant, il n'y a aucune différence : un enfant qui sera stygmatisé par son adoption, un enfant ayant pour parents 2 adultes qui "visiblement" ne peuvent pas être ses parents !

 

Quant au "pourquoi devient-on homo", "naît-on homo" ? Puisque l'on s'attache à prendre en compte des paramètres psychologiques et affectifs, faudrait connaître le nombre d'hommes et de femmes tout à fait marqués par le schéma d'une éducation "papa + maman", quand papa ou maman renvoie parfois à leur enfant  l'enfer relationnel d'une relation de coule ... "normale". Sachez messieurs, mesdames, que bon nombre d’enfants ne grandiraient pas avec autant d’appréhension quant au sexe opposé, si ses premières références, le schéma « papa + maman » ne leur avait pas inspiré le rejet.

 

Magalie

 

Publié dans De l'engagement

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article